Nos amis marocain parle de Dilem

mardi 7 septembre 2010


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Dilem «Mes dessins m’ont sauvé de la folie»





Fouzia Marouf  7 septembre 2010

Mordant, irrévérencieux, dérangeant, Ali Dilem, dit Dilem, brocarde sans complaisance depuis une vingtaine d’années l’actualité algérienne et internationale. Ces caricatures incisives, passent en revue, le pouvoir algérien, les islamistes, les généraux. Dix mille dessins au compteur, et cinquante procès en diffamation, c’est le «palmarès» du caricaturiste vedette du quotidien francophone Liberté (150 000 exemplaires), avec lequel il collabore depuis 1993. Récompensé en 2000 par le Prix international du dessin de presse, la publication de son album, Boutef, président, en tête des ventes en Algérie durant treize mois et réimprimé trois fois!


Rencontré lors d’un entretien dans une brasserie de l’ouest parisien où rendez-vous a été fixé, alors que le caricaturiste est de passage à Paris, Dilem, qui est un homme très sollicité, suite à l’affaire des caricatures du prophète Mahomet, publié en mars 2006, dans le journal danois, Jyllands-Posten, accepte de m’accorder une interview après de longues tractations. «Ma mère m’a téléphoné, sous le choc, pour me demander si ce n’était pas moi qui avait dessiné ces caricatures! » Nous sommes alors cœur de la polémique, qui exacerbe les passions des musulmans des quatre coins de la planète, profondément heurtés par la diffusion de tels dessins en Europe. Les caricatures du prophète Mahomet publiées au Danemark, le sont ensuite dans Charlie Hebdo, hebdomadaire français. Choc de civilisations et de sensibilités, entre le monde arabo-musulman et le vieux continent? Dilem répond sans ambages: «Il y a surtout eu un choc intellectuel parisianiste, qui na’ pas compris la réaction des musulmans et qui réduit un différend culturel à un choc de civilisations. Des musulmans se sont sentis blessés par ces dessins, ce qui est tout à fait leur droit. Cependant, ce qui a perverti cette histoire, c’est la réaction des États arabes. Ce qui me choque, ce n’est pas tant le fait que les gens aient manifesté contre ces dessins, mais l’instrumentalisation de la colère populaire. Ces mêmes pouvoirs n’étaient pas aussi chatouilleux, lorsque des enfants irakiens mourraient sous les bombes, ni quand des soldats américains déchiraient et jetaient le Coran dans les toilettes du camp de Guantànamo! La conséquence, c’est que les partis islamistes de nos pays ont lancé une OPA sur la colère populaire, c’est le côté contre-productif de la publication de ces dessins. De plus, les dépositaires de la liberté d’expression en Occident auraient dû penser à leurs confrères, qui dan,s le monde oriental, ont été stigmatisés. Il est évidemment plus aisé d’être caricaturiste à Stockholm, qu’à Alger».


Né en 1967 à El-Harrache, une banlieue d’Alger connue pour être un des hauts lieux de l’islamisme, au sein d’une famille kabyle de six enfants, Dilem était «programmé pour devenir un terroriste, un égorgeur », avoue-t-il, un brin provocateur. Rien ne le prédestinait à devenir un exceptionnel caricaturiste. L’un des premiers de l’histoire de la presse algérienne. Ayant grandi à l’ombre de l’insurrection d’octobre 1988, période de soulèvements et de répressions qui mit fin au régime du parti unique, Dilem, débute sa carrière à Alger Republicain, quotidien du parti communiste, au côté de Mohamed Benchicou, ancien directeur du quotidien Le Matin. «Le dessin me rappelle quel privilège j’ai en l’exerçant, mais également, que je me suis approprié ce droit avec détermination, personne en m’a tendu de crayon. Je suis allé vers lui, seul, je l’ai même arraché! Je ne me sens pas investi d’une mission, mais le fait d’être dessinateur, qui est une banalité ailleurs, est un combat en Algérie. Dessiner me permet de m’exprimer, le droit à l’expression est l’un des plus importants. Mes dessins sont un exutoire au quotidien, ils m’ont sauvé de la folie, lors de la période de terrorisme pendant laquelle, j’ai malheureusement perdu certains de mes amis et confrères. Il y a de plus, quelque chose de très jouissif dans l’acte de dessiner, comme dans l’acte d’amour…».

Contraint à l’exil en 1995, afin de fuir le terrorisme, il en retient surtout l’amour inconditionnel qu’il voue à son pays. «J’ai vécu deux ans en France, j’ai réalisé que le courage n’était pas forcément de rester mais de quitter ses proches, ses amis, son pays. A l’époque, j’étais soutien de famille. J’ai continué à dessiner à Paris, en collaborant avec diverses publications. C’est à ce moment, que j’ai compris que je nourrissais un amour intarissable pour l’Algérie: je rêvais en algérien, je parlais en algérien, je continuais d’être au plus près d’elle. Je ne ressens pas le besoin de chercher mon bonheur ailleurs. Le destin de mon pays est en devenir, en construction. Et la notion de citoyenneté la plus aboutie, reste celle du combat. Rien n’est jamais acquis. En tant que dessinateur, j’aurais tendance à dire que je suis un artisan qui participe à l’Histoire. Je ne la commente pas, je n’ai pas le temps de me poser de questions, je dois réagir dans l’immédiat».

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1 commentaires:

Anonyme a dit…

Dilem a commencer a travail avec le quotidien liberte le Samedi 16 septembre 1996 et non en 1993
pour information

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