INTERVIEW DU 1er PRIX de la PAIX OBTENU PAR UNE FEMME MUSULMANE

vendredi 29 octobre 2010

INTERVIEW DU 1er PRIX de la PAIX OBTENU PAR UNE FEMME MUSULMANE

Avocate et militante des droits de l'homme, Shirin Ebadi incarne aujourd'hui la résistance des femmes iraniennes au pouvoir autocratique du régime islamique de Téhéran. Elle a reçu à ce titre le prix Nobel de la paix en 2003, attribué pour la première fois à une femme musulmane.
Ce livre raconte une vie tout entière consacrée à la justice. Au début des années 1970, elle est la première femme à être nommée juge en Iran, à l'âge de vingt-trois ans. Quelques mois après la révolution islamique de 1979, elle est contrainte de renoncer à ses fonctions. Avocate, elle engage alors un combat quotidien contre le régime, ce qui lui vaut d'être plusieurs fois emprisonnée et même menacée de mort : « Toute personne uvrant pour les droits de l'homme en Iran doit vivre avec la peur de sa naissance à sa mort, mais j'ai appris à surmonter ma peur. »
Aujourd'hui, Shirin Ebadi se consacre surtout à la défense des femmes et des enfants, qui subissent de plein fouet, et jusque dans leur chair, la violence de la culture patriarcale iranienne. Mère de deux filles, elle a par ailleurs fondé une association de défense des enfants dont les droits sont inexistants dans son pays.
Ce livre est le récit des combats d'une figure exceptionnelle contre l'obscurantisme religieux et l'oppression des femmes.
Par Ian Hamel

jeudi 11 mai 2006

Son prix Nobel de la Paix ne lui a pas fait perdre sa simplicité. Cette petite femme vêtue dun ensemble bleu ouvre elle-même la porte de sa chambre dhôtel et va chercher un fauteuil pour son hôte. Shirin Ebadi est accompagnée dune interprète, préférant sexprimer dans sa langue. Plusieurs anecdotes dans son livre sont révélatrices du sort réservé aux femmes en Iran. Shirin Ebadi est devenue juge à 23 ans en 1970. Elle est rétrogradée après la Révolution en 1980 au poste de secrétaire du tribunal quelle présidait, sous prétexte que les femmes sont trop désorganisées pour être magistrate et qu« un rien les distrait ».
Certes, les femmes peuvent être élues députées en Iran (ce qui nest pas le cas en Arabie Saoudite), mais « ces femmes navaient nulle part où siéger. Littéralement, elles navaient pas de siège », raconte la prix Nobel de la Paix. Cest-à-dire pas de chaises, ni de tables, et bien évidemment pas de photocopieur au Parlement pour pouvoir travailler. Autre situation ubuesque : Shirin Ebadi, alors âgée de 45 ans, emmène ses deux filles à la montagne pour leur apprendre à skier. Elle est arrêtée à un poste de contrôle. Motif : elle nest pas autorisée à passer la nuit hors de son domicile sans la permission de ses parents !
Très sévère vis-à-vis du régime iranien, cette musulmane nen reste pas moins très attachée à son pays et prévient quil nexiste pas de scénario plus alarmant, « de changement interne plus dangereux, que celui engendré par le fantasme de lOccident - apporter la démocratie à lIran en usant de la force militaire ou en fomentant une violente rébellion ».

L'Iran fait depuis plusieurs semaines la une de lactualité internationale. Que pensez-vous des ambitions nucléaires de votre pays ?
Aucun pays ne devrait posséder larme nucléaire, ni lIran, ni les Etats-Unis, ni Israël. Le gouvernement iranien affirme fabriquer de luranium enrichi quà des fins pacifiques. Malheureusement, le monde ne fait pas confiance à ce régime car il nest pas démocratique.
Malgré tout, Mahmoud Ahmadinejad a accédé démocratiquement à la présidence de la République.
Cette démocratie nest pas complète. La population na pas le droit de voter pour qui elle veut. Elle ne peut choisir quentre les candidats désignés par un Conseil de surveillance. De plus, ce ne sont ni le Président ni le gouvernement qui détiennent le véritable pouvoir en Iran, mais layatollah Ali Khamenei, le Guide suprême.

Comment jugeriez-vous une intervention américaine contre lIran ?
Je prie pour quaucun pays nattaque l'Iran. Le peuple iranien est bien évidemment contre une intervention américaine.

Curieusement, vous affirmez dans votre livre que les jeunes Iraniens demeurent proaméricains. Nest-ce pas paradoxal, alors que les Etats-Unis étaient du côté de Saddam Hussein lors de la guerre Iran-Irak ?
Cest exact, les Américains procuraient des armes sophistiquées à l'armée irakienne pour pouvoir nous attaquer. Mais contrairement aux autres populations du Moyen-Orient majoritairement hostiles aux Etats-Unis, je constate que ce nest pas le cas de beaucoup d'Iraniens.

Votre prix Nobel vous protège-t-il contre les menaces ?
Au contraire, je suis plus menacée qu'avant, que ce soit par téléphone, par lettres, par mails.

Le régime iranien vous menace-t-il lui-même ?
Pas directement. Il na pas besoin de me menacer, il laisse cette tâche à des radicaux, à des organisations qui nont jamais été interdites malgré leurs crimes.
Vous évoquez dans votre livre la retranscription dune conversation ancienne entre un ministre du gouvernement et un membre de lescadron de la mort : « La prochaine personne à éliminer sappelle Shirin Ebadi » ! Le régime actuel fait-il encore assassiner ses opposants ?
Je ne peux pas me prononcer, je nen ai pas la preuve.

Depuis l'élection de Mahmoud Ahmadinejad, la situation s'est-elle dégradée au niveau des libertés individuelles ?
Il y a une nette régression. La situation sest détériorée pour les femmes. Il y a beaucoup plus de censure.

Votre fille Negar prépare un doctorat en électronique au Canada. Souhaitez-vous toujours quelle revienne vivre en Iran après ses études ?
Oui, bien sûr.

Combien y avait-il de personnes pour vous accueillir à laéroport de Téhéran après votre prix Nobel ?
Il ny avait pas eu une telle marée humaine depuis le retour de l'Ayatollah Khomeiny en 1979. Peut-être un million de personnes. La foule était composée en majeure partie de femmes.

Etes-vous pour la séparation du religieux et de l'Etat ?
Personnellement oui. Je suis pour la démocratie, pour le respect des droits de lhomme, pour légalité de lhomme et de la femme, pour le respect des minorités, pour la liberté religieuse.

Vous êtes musulmane. Un musulman peut-il changer de religion ?
Oui, et beaucoup d'Iraniens pensent comme moi.

Propos recueillis par Ian Hamel
* « Iranienne et libre. Mon combat pour la justice », Shirin Ebadi. Editions La Découverte, 270 pages. 21 Euros

4 commentaires:

Anonyme a dit…

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