Mme Veuve Zohra Drif BITAT parle.

lundi 7 février 2011


Zohra Drif, sénatrice : « Allons-nous continuer avec les mêmes acteurs qui ont échoué ? »




Une sénatrice qui l'ouvre. La sénatrice du tiers présidentiel Zohra Drif, veuve de Rabah Bitat, un des six chefs historiques de la révolution algérienne, a réclamé lundi 07 février un « changement radical du mode de gouvernance » et a considéré que l’Algérie ne peut plus continuer à être gouvernée « avec les mêmes acteurs qui ont échoué ».

« Allons-nous continuer à gérer nos problèmes avec les mêmes acteurs qui ont échoué ? Faut-il encore du sang ? », s'est demandée Drif Bitat, condamnée à 20 ans de prison durant la guerre d'indépendance et aujourd'hui vice-présidente du Conseil de la nation, la chambre haute du parlement algérien, poste où elle a été nommée par le président Abdelaziz Bouteflika.
« J'espère et j'attends un changement radical dans le mode de gouvernance », a-t-elle déclaré, une attaque en règle contre le pouvoir du président Bouteflika qu’elle n’a, toutefois, pas citée au cours de son réquisitoire
Zohra Drif Bitat a exprimé son scepticisme au sujet du projet du programme de dépenses publiques de 286 milliards de dollars sur cinq ans annoncé par le président Bouteflika au lendemain de sa réélection à un troisième mandat en avril 2009.
« On nous donne des chiffres, une avalanche de chiffres, mais les résultats sur le terrain ne reflètent pas ce qui a été dépensé. Pourquoi ? » s'est-elle interrogée lors de cette même interview.
Dans l’espoir de ne pas voir les révoltes populaires en Tunisie et en Egypte déborder sur l'Algérie, le président Bouteflika a promis la semaine dernière la création de nouveaux emplois, de nouvelles libertés et la fin de l'état d'urgence, décrété en février 1992 au début de l'insurrection islamiste.
Mais ces promesses n'ont pas suffi pour apaiser la colère d'une coalition de syndicalistes, opposants et représentants de la société civile, qui, s'inspirant des révoltes tunisienne et égyptienne, ont maintenu leur mot d'ordre de manifestation le 12 février à Alger en dépit de son interdiction signifié lundi 07 février aux organisateurs par la wilaya (préfecture) d’Alger.
Zohra Drif Bitat s'est félicitée de la promesse de Bouteflika de lever l'état d'urgence dans un «  proche avenir », reprenant à son compte les affirmations de l'opposition voulant que cette mesure ait servi de prétexte au pouvoir pour restreindre les libertés politiques.
« C'est la première fois dans notre pays, et dans le monde arabe, qu'un président répond aux exigences du peuple », a-t-elle noté. « Les gouvernements ont manipulé l'état d'urgence, qui a eu un impact négatif sur l'activité politique de notre pays. »
Ancienne avocate, militante pour les droits des femmes, elle s’est notamment opposée au code de la famille adoptée en 1984 par l’assemblée algérienne dont le président était son mari, Rabah Bitat, Mme Drif est réputée pour son franc-parler.
En juillet 2007, devant les membres du Sénat, elle avait violemment critiqué l’ex- chef du gouvernement Abdelaziz  Belkhadem au lendemain de la présentation de son bilan de politique.
Zohra Drif : « M. le Chef du gouvernement, avait-elle expliqué, je suis navrée de vous dire que, hélas, le citoyen ne croit pas en vous, en vos institutions, en votre politique... En plus des difficultés de la vie quotidienne, les citoyens ressentent des signes de frustration, d’extrémisme et de dérive. Ils font face à la violence, au gaspillage flagrant des deniers publics, à l’absence de gestion, au vol et à la corruption, à l’immigration illégale (harraga), à la fraude aux examens, notamment au baccalauréat. Voilà la réalité aujourd’hui, M. le Chef du gouvernement. »
Plus de trois ans après cette violente charge contre le mode de gouvernance, non seulement le constat de Mme Drif se vérifie, mais elle prouve une fois qu’elle reste une femme debout.
(Avec Reuters)

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